Résumé du 6ème rapport du GIEC

Par Max Dubois – Le 25 Septembre 2021

 

Le 6e rapport du GIEC vient de dévoiler la première partie de son rapport, réalisée par le Groupe-1, consacrée aux « éléments scientifiques » sur le dérèglement climatique. Le premier avait été publié en 1990. Il avait servi de base scientifique à l’élaboration de la Convention Climat de l’ONU, signée à Rio de Janeiro en 1992.

Le GIEC se divise en trois groupes de travail. Le premier s’occupe de la physique du climat. Il étudie les évolutions de ce dernier en fonction des différents scénarios possibles d’émissions de gaz à effet de serre par l’Humanité. Le second analyse les conséquences de ce changement climatique sur les écosystèmes naturels et agricoles et sur les sociétés humaines tout en souhaitant apprécier l’adaptabilité de ces sociétés à ces menaces. Le troisième s’interroge sur les politiques à conduire pour diminuer ces menaces en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre.

Le changement climatique n’est plus une menace hypothétique ; c’est une réalité qui se manifeste aujourd’hui, sous nos yeux. Nous avons donc résumé pour vous ce 6ème rapport du GIEC, qui dresse un état des lieux particulièrement alarmant, sur l’état de notre planète bleue. 

 

1. L’influence de l’homme

Le premier point abordé dans ce rapport du GIEC est l’influence humaine sur le climat. Il ne fait plus aucun doute que ce sont les activités humaines qui sont à l’origine d’un réchauffement global de l’atmosphère, des océans et des terres. De nouvelles études approfondies et des nouvelles données sont venues étayer nos connaissances sur les liens entre émissions de CO2. Grâce à de nouveaux outils et à des méthodes plus précises, les scientifiques ont pu établir des liens directs entre des événements extrêmes précis – comme la vague de chaleur en Sibérie en 2020 – et le dérèglement climatique.

Sur la figure suivante tirée du rapport du GIEC, nous pouvons observer l’augmentation de la température globale planétaire due aux activités humaines pendant les deux derniers millénaires, et plus précisément depuis 1850 et l’industrialisation de nos procédés. 

 

VERACY GIEC influence humain
Figure 1 : L’évolution de la température moyenne du globe

 

La barre verticale de gauche indique la température estimée (fourchette très probable) au cours de la période la plus chaude depuis au moins 100 000 ans, qui s’est produite il y a environ 6500 ans pendant la période interglaciaire actuelle (Holocène). Ces périodes chaudes ont été causées par des variations orbitales lentes (multi-millénaires).

La ligne noire sur les schémas représente les changements de la température de surface globale au cours des 170 dernières années en moyenne annuelle. Elle nous montre la rapidité de l’évolution des températures au cours de ces 2 derniers siècles et les niveaux critiques que nous nous apprêtons à atteindre.

La température à la surface du globe a augmenté plus rapidement depuis 1970 que pendant toute autre période de 50 ans au cours des 2000 dernières années au moins (confiance élevée). Les températures enregistrées au cours de la décennie la plus récente (2011-2020) dépassent celles de la période chaude multi-centenaire la plus récente, il y a environ 6500 ans [0,2°C à 1°C par rapport à 1850-1900].

Sur le graphique de droite, nous pouvons observer une simulation de l’évolution des températures sans actions de l’homme (ligne et zone verte) mettant en image le réchauffement créé par nos activités.

Dans un 2ème temps, ce rapport du GIEC nous montre les différentes causes de ce réchauffement sans précédent.

 

VERACY GIEC activités humaines
Figure 2 : Les causes du réchauffement climatique

Ce graphique présente les changements de température attribués à l’influence humaine totale, aux changements dans les concentrations de gaz à effet de serre, à d’autres facteurs humains dus aux aérosols, à l’ozone, ainsi qu’à des facteurs solaires et volcaniques, et à la variabilité climatique interne.

Les estimations tiennent compte à la fois des émissions directes dans l’atmosphère et de leur effet sur d’autres facteurs climatiques, le cas échéant. Pour les aérosols, les effets directs (par rayonnement) et indirects (par interaction avec les nuages) sont pris en compte.

Le rapport du GIEC affirme clairement l’influence de l’homme sur l’évolution du climat, dû à la sur-utilisation d’énergies fossile et la création de Gaz à Effet de Serre. Cependant, ce réchauffement est masqué par notre usage des aérosols, contrecarrant l’effet des Gaz à Effet de Serre et atténuant les conséquences de notre usage excessif de matières fossiles. Les aérosols qui sont différents des bombes aérosols, qui elles tendent à trouer notre couche d’ozone et nous laissent vulnérables aux rayons Ultra-Violets du soleil.

2. Evolution du Climat 

Le rapport du GIEC présente ensuite différentes perspectives d’évolution climatique selon les cinq scénarios socio-économiques suivant, appelé SSP (Shared Socio-economic Pathway).

  • Le SSP1 décrit un monde marqué par une forte coopération internationale, donnant la priorité au développement durable.
  • Le SSP2 décrit un monde caractérisé par la poursuite des tendances actuelles et la prise de conscience mondiale vis-à-vis de la question climatique, résultant sur une diminution des émissions de gaz à effet de serre durant la deuxième moitié du 21ème siècle.
  • Le SSP3 dépeint un monde fragmenté, affecté par la compétition entre pays, une croissance économique lente, des politiques orientées vers la sécurité et la production industrielle, peu soucieuse de l’environnement. En d’autres termes, il s’agit d’un scénario correspondant à la trajectoire historique des gaz à effet de serre si nous ne changeons rien.
  • Le SSP4 est un scénario marqué par de grandes inégalités entre pays. Une minorité serait responsable de l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre et une plus grande partie de la population serait vulnérable au changement climatique.
  • Le SSP5 décrit un monde qui se concentre sur un développement traditionnel et rapide des pays en voie de développement et fondé sur une forte consommation d’énergie et des technologies émettrices de carbone.

Le graphique suivant représente l’évolution des émissions de Gaz à Effet de Serre en fonction de ces différents scénarios sur les prochaines décennies

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Figure 3 : Estimation des émissions de GES selon les scénarios

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Ces estimations débutent en 2015, et comprennent des scénarios avec des émissions de GES élevées et très élevées (SSP3 et SSP5) et avec des émissions de CO2 doublant par rapport aux niveaux actuels d’ici à 2100 et 2050, respectivement. Des scénarios avec des émissions de GES de niveau intermédiaires (SSP2) et des émissions de CO2 restant autour des niveaux actuels (jusqu’au milieu du siècle avant de diminuer), sont également rédigés. Enfin, on trouve des scénarios avec des émissions de GES en forte baisse (SSP1-1.9 et SSP1-2.6).

Les émissions varient d’un scénario à l’autre en fonction des hypothèses socio-économiques, des niveaux d’atténuation du changement climatique et des contrôles de la pollution atmosphérique.

Le rapport présente ensuite l’évolution globale de la température moyenne de la surface terrestre en fonction des différents scénarios. Nous pouvons observer sur le graphique suivant que pour rester sous les 2°C d’augmentation de température (objectif fixé par la COP21), il faudrait mettre en place le scénario SSP1, donnant la priorité au développement durable et à la réduction des émissions de GES au lien de prioriser la croissance.

En suivant le scénario correspondant à la réduction des émissions de GES au cours de la deuxième partie du 21ème siècle, nous observons que l’augmentation des températures serait aux alentours de 3°C en 2100. Enfin, si nous suivons notre trajectoire actuelle représentée par le troisième scénario, nous atteindrons une élévation de 4°C de la température moyenne de la surface du globe, ce qui serait plus que dramatique quand on sait que la différence de température moyenne entre la dernière aire glacière et l’époque préindustrielle était de 4,2 °C. 

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Figure 4 : Estimation de la température de surface du globe selon les scénarios

3. Conséquences Climatiques

Le rapport du GIEC focalise ensuite son résumé sur trois futurs possibles. Un premier où le réchauffement est limité à 1,5°C, un second où il monte à 2°C et un troisième où il grimpe jusqu’à 4°C.

Cette présentation pédagogique ne doit pas induire en erreur : ces trois scénarios ne sont pas du tout équiprobables.

Le premier supposerait une diminution drastique des émissions mondiales dès aujourd’hui à un rythme très élevé. Sa probabilité économique, sociale et politique est nulle. (SSP1-1.9)

Le second suppose l’engagement de politiques très sévères de restriction de l’usage des énergies fossiles et de nombreux autres éléments d’une politique climatique efficace. Sa probabilité est faible, mais si ces politiques étaient engagées dans les 10 ans qui viennent, sur le plan mondial, ce scénario ne peut être écarté. (SSP1-2.6)

Le troisième correspond à la trajectoire historique des émissions des gaz à effet de serre depuis 1992, l’année de Convention Climat de l’ONU. Autrement dit, pour le réaliser, il suffit de continuer comme aujourd’hui. (SSP2-4.5)

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Figure 5 : Estimation des changements de températures en fonction des zones géographiques

Comme nous pouvons l’observer sur les schémas précédents, un réchauffement global de 2°C entrainerait 4-5°C de différence de température dans certaines zones du globe (principalement vers le cercle arctique où la fonte des glaces augmenterait). Dans le cas d’un réchauffement global de 4°C, les conséquences seraient encore pires avec une augmentation des températures moyennes pouvant aller jusqu’à 7°C selon les zones.

Ces scénarios entraîneraient un dérèglement climatique toujours plus grand, créeraient une différence de température  importante entre la stratosphère et la troposphère (zone entre la terre et la couche d’ozone) et augmenteraient les évènements catastrophiques extrêmes. Les périodes de chaleurs extrêmes et de sécheresses pourraient ainsi multiplier le nombre d’incendies que nous connaissons déjà actuellement (Californie, Australie, Grèce, Italie, etc..). Les ouragans et les cyclones seraient également de plus en plus fréquents.

De plus, il est important de rappeler qu’en 30 ans, la surface moyenne de la banquise arctique en fin d’été a diminué de 2 millions de km² (plus de 3 fois la surface de la France). Les projections climatiques montrent qu’elle pourrait presque disparaître certaines années en fin d’été à partir de 2050, entraînant une montée des eaux significative.

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Figure 6 : Évolution de la surface du pôle Nord

4. Que pouvons-nous encore émettre ? 

Attardons-nous maintenant sur la quantité d’émissions de Gaz à Effet de Serre que l’homme ne doit pas dépasser en fonction des scénarios d’augmentation des températures. En sachant qu’en 2018 le nombre d’émissions de GES était de de 55 Gt CO2 ; si les émissions de CO2 continuent au même rythme, le budget carbone restant qui permettrait avec deux chances sur trois de limiter la hausse des températures à 2 °C, sera épuisé avant 2050. 

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Figure 7 : Budget d’émission de GES restant

Alors que l’Humanité a émis 2 560 milliards tonnes de CO2 depuis 1750 (plus de 1000 milliards de tonnes de CO2 depuis 1990), il faudrait n’en émettre que 500 milliards de plus pour limiter le réchauffement à 1,5°C et 1150 pour le restreindre à 2°C. Ces objectifs supposent de ne pas utiliser la majeure partie des énergies fossiles disponibles en sous-sol et donc des transformations technologiques, économiques, sociales, culturelles et politiques majeures.

Conclusion

Enfin, afin de conclure positivement ce résumé du 6ème rapport du GIEC, il est important de rappeler que l’être humain est toujours en mesure de diminuer ce réchauffement climatique et changer le cours des choses. Même si nous avons la preuve que nos activités sont belles et biens la source de ce dérèglement climatique, nous connaissons également les solutions permettant de diminuer cette tendance et de respecter les accords de Paris (limiter le réchauffement à 2°C), à condition d’agir dès maintenant.

Ces solutions étant cependant à connotation individuelle, les collectivités et entreprises ont elles aussi de nombreuses façons de réduire leur impact sur l’environnement. En effet, il aujourd’hui important pour une entreprise de prendre en compte cette question et entreprendre une stratégie environnementale adaptée à sa structure en conséquences.

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