Les 9 limites planétaires : de quoi parle-t-on ?

Le 06/11/2023, par Léa Lamiral

Limites planétaire schéma de Bon Pote

Infographie par Bon Pote

Les 9 limites planétaires

Le concept des limites planétaires date de 2009 et a été présenté par le scientifique Johan Rockström du Stockholm Resilience Center, accompagné par une équipe d’une vingtaine de scientifiques internationaux.

Les scientifiques ont identifié 9 processus qui régulent la stabilité et la résilience du système Terre, et ont proposé des valeurs limites pour chacun d’entre eux. Ces limites constituent les seuils à ne pas dépasser pour l’humanité afin de conserver des conditions favorables de développement dans un écosystème sûr.

Ces 9 limites, ou frontières, sont les suivantes :

Les nouvelles pollutions chimiques

Il s’agit de l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère : toutes les substances chimiques de synthèses produites par l’Homme comme les herbicides, les OGM, les microplastiques…

Le changement climatique

Le climat correspond aux conditions météorologiques moyenne d’une région sur une longue période, c’est un élément fondamental de la régulation du système Terre et il est aujourd’hui perturbé par nos émissions de gaz à effet de serre (GES).

L’intégrité de la biosphère

Aussi appelée érosion de la biodiversité. La biodiversité est l’ensemble du vivant et la diversité des espèces vivantes dans les écosystèmes (micro-organismes, végétaux, animaux).

Le changement d’usage des sols

Les sols se sont formés sur des milliers d’années et leurs usages ont changé selon les aménagements au fil du temps entre principalement forêts, zones humides, espaces agricoles ou urbanisés. Ils sont essentiels pour la biodiversité, l’alimentation et la régulation des cycles de l’eau.

Le cycle de l’eau douce

L’eau douce est une ressource indispensable pour tous les êtres vivants dont la disponibilité et la qualité sont à préserver. C’est une ressource rare car elle ne représente que 3% de l’eau sur Terre.

Les perturbations des cycles biogéochimiques

Il s’agit des cycles de l’azote et du phosphore. L’azote est naturellement présent dans tous les milieux et est un nutriment essentiel pour les végétaux et la vie mais en trop grande quantité il déséquilibre les écosystèmes ; tout comme le phosphore mais qui lui est présent principalement dans les roches sédimentaires.

L’acidification des océans

Les océans sont un puits de carbone essentiel puisqu’ils absorbent naturellement un quart du CO2 émis dans l’atmosphère. Toutefois, le CO2 se dissout dans l’eau sous forme d’acide carbonique ; ainsi le taux d’acidité de l’océan est corrélé aux émissions de CO2 dans l’atmosphère.

La concentration atmosphérique en aérosols

Les aérosols sont l’ensemble des particules de très petites tailles en suspension dans l’atmosphère.

L’appauvrissement de l’ozone stratosphérique

Il s’agit de la couche d’ozone, située dans la stratosphère, qui permet de nous protéger des rayons UV du soleil.

Au-delà de ces 9 limites prises individuellement, il est important de conserver une vision systémique : ces processus de régulation interagissent ensemble et la perturbation de l’un peut en affecter un autre.

Il existe également d’autres processus qui assurent la stabilité du système Terre mais le choix a été fait de retenir aujourd’hui ces 9 processus pour mettre l’emphase sur les plus importants, ceux sur lesquels nous pouvons agir collectivement et ceux sur lesquels les connaissances scientifiques permettent d’établir des seuils. Il s’agit donc de choix méthodologiques pour proposer un cadre opérationnel, qui peut être amené à évoluer.

Une nouvelle évaluation de ces limites

Il y a quelques jours, le 13 septembre 2023, une nouvelle évaluation majeure de ces frontières planétaires a été publiée (Richardson et al.

Pour la première fois, les neufs processus complets sont évalués :

Dépassement des limites planétaires

Cette nouvelle publication montre que désormais 6 limites sont dépassées, on se situe donc au-delà de la « zone de sécurité », et 2 vont bientôt être dépassées (la limite de l’acidification des océans est en passe d’être dépassée et celle sur la concentration atmosphérique en aérosols est déjà dépassée régionalement). Les indicateurs sont globalement en augmentation par rapport aux dernières évaluations réalisées  :

Limites planétaire schéma de Bon Pote

Les conséquences du dépassement d’une limite planétaire

Dépasser une limite ne signifie pas qu’il y aura un changement brutal dès que le seuil est franchi. Toutefois, cela signifie que les risques augmentent significativement pour le maintien des écosystèmes, d’autant plus que des effets en cascade peuvent alors se mettre en marche.

Les conséquences du dépassement de ces limites se mettent en place progressivement avec une dégradation sur le long terme de l’ensemble du système. 

En dépassant les limites planétaires, nous entrons dans une zone d’incertitude où il est difficile d’en prévoir les conséquences, comme le résume Johan Rockström, co-auteur de cette nouvelle évaluation : « Nous ne savons pas combien de temps nous pourrons continuer à transgresser ces limites clés avant que les pressions combinées n’entraînent des changements et des dommages irréversibles. ».

L’Analyse de Cycle de Vie, une évaluation environnementale multi-critère

Les limites planétaires nous rappellent que les enjeux environnementaux ne se résument pas au réchauffement climatique et aux émissions de gaz à effet de serre.

Une évaluation multi-critère des impacts de vos produits ou services est pertinente pour prendre en compte l’ensemble de leurs impacts sur l’environnement.

Pour cela, le cabinet de conseil environnemental VERACY sera ravi de vous accompagner en réalisant des Analyses de Cycle de Vie (ACV) de vos produits ou services.

Ces ACV permettront de quantifier les impacts sur différents critères comme le changement climatique, la couche d’ozone, l’occupation des sols, l’épuisement des ressources, l’atteinte à la santé humaine, la pollution des écosystèmes…

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