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L' Analyse de Cycle de Vie (ACV)

Par Max Dubois – 12 octobre 2022

L’ Analyse de Cycle de Vie (ACV) est une méthodologie qui évalue les impacts environnementaux d’un produit, d’un service ou d’un procédé, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie. Cette méthode est aujourd’hui la plus robuste scientifiquement parlant et est souvent la première étape pour débuter une démarche d’éco-conception. Mais pourquoi et comment réaliser une ACV ? Le cabinet VERACY vous explique.  

L’ACV permet de recenser et quantifier les flux associés à la conception d’un produit au cours des différentes phases de sa vie. Pour cela, tous les flux sont analysés, qu’ils soient matériels ou énergétiques.

Les phases du cycle de vie

Le cycle de vie d’un produit est généralement composé de 5 étapes principales : 

    1. L’extraction des matières premières et leurs transformation ;
    2. La fabrication du produit à travers l’ensemble des processus ;
    3. La distribution du produit regroupant, l’ensemble des transports ;
    4. L’utilisation du produit par le client  ;
    5. La fin de vie du produit ou la revalorisation de celui-ci via un processus d’économie circulaire.
Analyse de Cycle de Vie

L’ analyse de cycle de vie permet ainsi d’obtenir le bilan environnemental d’un système sur l’ensemble de son cycle de vie. Mais cette méthodologie ne s’arrête pas au cycle de vie, elle met également en avant une approche « multicritère ». C’est ce qu’on appelle la double approche. 

Une double approche

Si l’ACV est une évaluation aussi robuste c’est notamment grâce à cette double approche :

L’approche « cycle de vie » signifie que l’on prend en compte dans l’étude une partie ou l’ensemble des étapes du cycle de vie d’un produit pour recenser les flux.

L’approche dite « multicritère » renvoie directement au fait que l’on va évaluer plusieurs critères d’impact lors d’une analyse de cycle de vie : changement climatique (kgCO2eq), épuisement des ressources naturelles, consommation d’énergie, écotoxicité, eutrophisation… Il existe une multitude d’impacts pouvant être évalués et qui permettent d’avoir une vision complète de l’impact environnemental d’un produit (ce qui n’est pas le cas avec le Bilan Carbone et son analyse monocritère en kgCO2eq). 

Elle est aussi expliquée par le fait que l’on réalise une analyse des différents flux : les flux entrants (ressources en eau, en pétrole, en gaz, etc) et les flux sortants (des émissions gazeuses, du liquide rejeté, etc). Réaliser une ACV comprend donc une étape de collecte des informations relatives aux flux et de quantification de ces derniers au cours de l’évaluation afin de faire ressortir les impacts du produit selon plusieurs critères.

La méthode d’analyse

Au cours de cette première phase, on cherche à définir les objectifs de l’ACV. En général, trois applications finales peuvent être déterminées : comparaison, éco-conception et déclaration environnementale.

Le champ d’étude comprend les fonctions, l’unité fonctionnelle, les frontières du produit ainsi que les limites de l’étude. Il faut préciser que l’unité fonctionnelle est en fait l’unité de mesure utilisée qui permettra d’effectuer les comparaisons finales. Cette étape consiste donc à sélectionner les bons indicateurs pour l’étude par rapport au sujet étudié, étape primordiale garantissant la qualité de l’étude. 

Une bonne unité fonctionnelle comporte au moins trois critères de description de la fonction principale : l’un portant sur sa durée de vie, un autre portant sur une quantité et fréquence associée, et un dernier portant sur la performance.

2. Inventaire ICV

On dresse ensuite l’inventaire des flux entrants et sortants, en prenant en compte les aspects énergétiques et matériels. Chaque flux doit être relié à chaque étape du cycle de vie. Les données sont déduites des facteurs d’activités, des facteurs d’émissions et de diverses banques de données. C’est l’étape cruciale de l’analyse du cycle de vie. Les risques d’erreur sont élevés lors de l’inventaire, c’est pourquoi des procédures de contrôle doivent être mises en place.

3. Évaluation des impacts

C’est l’étape où l’on évalue les potentiels impacts environnementaux du système. Deux notions sont importantes ici : les midpoints et les endpoints. Les flux précédemment identifiés sont transformés pour en déduire des indicateurs d’impacts potentiels du projet.

Les midpoints sont les catégories d’impacts orientées “problème” : elles rendent compte de consommations ou d’émissions de substances problématiques, ramenées à une unité commune. On peut citer par exemple l’impact sur l’acidification des sols, qui est mesuré en équivalent SO2.

Les endpoints sont les catégories d’impacts orientées “dommage” : elles rendent compte des dégâts finaux causés par les consommations ou émissions de substances. Pour l’acidification des sols en endpoint, l’ACV propose de mesurer l’impact en PDF (Potentially Disappeared Fraction of species) : il s’agit ici de quantifier la perte de biodiversité sur une surface donnée.

Si les midpoints sont particulièrement appréciés des concepteurs pour leur bas niveau d’incertitude, les endpoints sont plus pertinents pour communiquer des résultats d’ACV auprès de décideurs.

4. Interprétation corrélée aux objectifs

La dernière étape est une invitation à interpréter et à reboucler le processus entier avec un esprit d’amélioration continue. Les étapes sont revues et améliorées jusqu’à satisfaction complète, en fonction des résultats récoltés.

Cette dernière étape permet notamment d’orienter des actions d’éco-conception directement sur des points critiques. Elle peut par exemple mettre en lumière un composant particulier du produit étudié, principal responsable des impacts environnementaux du cycle de vie et pouvant être remplacé à bas coût. À travers cette dernière étape, l’ACV offre alors l’opportunité de se concentrer sur les les éléments aux plus forts impacts pour gagner en efficacité.

À quoi sert une Analyse de Cycle de Vie ?

Une Analyse de Cycle de Vie sert à orienter les choix du fabricant sur les différentes étapes de vie du produit : sa conception, sa fabrication, son transport… Les résultats obtenus permettent par exemple de visualiser les étapes de cycle de vie les plus polluantes d’un produit, pour ensuite trouver des axes d’amélioration pour diminuer son impact environnemental.

Il s’agit un peu du même principe que pour un Bilan Carbone : réaliser celui de son entreprise est la première étape d’une démarche de réduction de ses émissions. Le Bilan Carbone correspond donc à l’étape de diagnostic et d’auto-évaluation, avant de passer à l’action. De ce fait, le Bilan Carbone et l’Analyse de Cycle de Vie peuvent être deux vecteurs à part entière d’une seule et même stratégie environnementale. L’Analyse de Cycle de Vie pour l’approche produit et service, tandis que le Bilan Carbone correspond à une vision globale de l’entreprise. 

On peut également utiliser l’ACV pour comparer différentes options et ainsi en déduire la meilleure. Par exemple pour la distribution, cela permet de connaître l’impact environnemental de plusieurs options de transport et de les comparer entre elles. On construit donc des scénarios potentiels afin d’élaborer et choisir la solution qui présente un impact le plus faible possible. 

Avec l’ACV, on peut comparer :

  • deux produits ayant la même fonction ;
  • deux produits différents ayant la même fonction (ex : une voiture et un train) ;
  • un bien et un service « dématérialisé » (ex : un courrier postal et un e-mail).

Une fois le « diagnostic » du produit obtenu, on connaît son impact environnemental et on peut ainsi agir pour le réduire. Cette volonté de concevoir des produits respectant les principes du développement durable et de l’environnement se nomme éco-conception. L’ACV permet d’analyser l’empreinte environnementale, elle est donc un outil très important dans la stratégie RSE d’une entreprise. 

Comment faire une ACV ?

Parce qu’il n’est pas toujours évident d’y voir clair au début d’un projet, et que réaliser une ACV demande du temps et de l’investissement, voici les bonnes questions à se poser avant de se lancer : 

    • Allons-nous réaliser l’ACV d’un produit similaire ou du nôtre ? 
    • Mon entreprise est-elle capable de réaliser une ACV en interne ou devons-nous faire appel à un cabinet spécialisé comme VERACY ? 
    • Sommes-nous dans la capacité d’obtenir des données précises pour l’inventaire du produit ou du service ? 
    • Les bases de données sont-elles adaptées à notre produit ? 
    • Allons-nous communiquer les résultats ? 

Il est important ensuite de se questionner sur le logiciel d’ACV et les bases de données à utiliser. En effet, chaque logiciel possède ses propres spécificités qu’il est nécessaire de connaitre pour optimiser l’ACV.

Voici une liste non exhaustive de logiciels et de bases de données que vous pouvez utiliser pour la réalisation d’une ACV. 

Logiciels : SimaPro, GaBi, OpenLCA et EcoDesign Studio sont les plus connus et utilisés. 

Bases de données : Agribalyse, Agri-footprint, Base Impacts, EcoInvent, GaBi et NEEDS font office de références. De nombreuses autres bases de données existent en fonction de la thématique des produits analysés. 

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