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Les 3 types de compensation carbone volontaire et leurs enjeux

Par Léonard Ganassali – 24 novembre 2021

Introduction

La compensation carbone volontaire consiste à participer au financement d’un « projet de réduction ou de séquestration d’émissions de GES dont on n’est pas directement responsable. » (ADEME)

Trois typologies de projets de compensation carbone se dégagent : le forestier (avec notamment les projets de reforestation, très souvent mis en avant par les entreprises comme la solution miracle), les énergies renouvelables et l’utilisation rationnelle de l’énergie.

Ce mécanisme est souvent utilisé par des acteurs qui ne sont pas directement contraints sur leurs émissions de GES (petites entreprises, particuliers ou collectivités locales) mais également par des acteurs qui veulent dépasser leurs obligations légales, avec en ligne de mire, pour certains, la fameuse « neutralité carbone », ou plutôt devraient-ils l’appeler la « contribution à la neutralité carbone planétaire ».

Contexte

Le marché de la compensation carbone se divise en deux marchés : le marché de conformité Kyoto et le marché volontaire. Ce dernier (qui nous intéresse ici) s’est notamment développé dans des secteurs non-pris en compte par le premier, offrant une plus grande diversité de choix en termes d’acteurs et de projets.

Très concrètement, l’acheteur de compensation achète sur le marché un nombre d’unités « carbone » qui correspondent au volume des GES qu’il veut compenser. La somme allouée participe alors au financement d’un ou de plusieurs projets de réduction ou de séquestration carbone.

Le marché de la compensation carbone volontaire, timide aux débuts des années 2000, a connu un essor important dans les années 2006-2007, puis une explosion sur la période 2008-2010. Néanmoins, les échanges sur ce marché restent bien moins significatifs que sur le marché de conformité. 

Les limites de la compensation carbone volontaire

Il est essentiel, voire vital, de rappeler que la compensation carbone  ne doit en rien être la première étape d’une initiative environnementale sincère et pérenne.

Elle est pertinente si et seulement si l’acteur réalise au préalable une évaluation de ses émissions GES (Bilan GES pour les entreprises et les collectivités, outil ADERE pour les organisateurs d’évènements ou Nos Gestes Climat pour les particuliers) et qu’il met en place, à la suite de cette évaluation, des actions effectives de réduction des émissions GES.

Comme très souvent, les mots sont lourds de sens et il est souvent très utile de s’y référer.  On peut compenser (contrecarrer, équilibrer) uniquement si on a quelque chose à compenser. Autrement dit, la compensation doit se baser uniquement sur des émissions persistantes et non-réductibles même après des efforts consentis pour y parvenir. 

La compensation, du green-washing ?

À la lumière de ces informations, il est compréhensible de voir la compensation volontaire comme un possible outil marketing et donc s’apparenter à du green-washing.

Il est chose aisé pour une multinationale de focaliser l’attention du public (avec des campagnes de publicité de grande envergure) sur des projets de compensation, en cachant des pratiques quotidiennes quelque peu douteuses.

Prenons donc du recul sur toutes ces informations et gardons toujours en tête la chose suivante : la bonne pratique c’est avant tout de réduire plutôt que de compenser. On parle souvent de la méthode « Mesurer, Réduire, Compenser » qu’il faudrait renommer « Mesurer, Réduire, Contribuer ».

Dans cette optique, commencez donc par quantifier les émissions de GES de votre activité via un Bilan Carbone ou un Diag Décarbon’action prosposés par VERACY, qui s’imposent comme la première étape de toute démarche environnementale durable !

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter  « La compensation volontaire : démarches et limites » sur le site de l’ADEME.

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